Jardins d'éveil et maternelle, l'avantage va toujours au plus grand

Extraits de presse :

 

Les jardins d’éveil en test

« Le premier jardin d'enfants, destiné aux 2-3 ans, a ouvert à Caussade (Tarn-et-Garonne) en septembre 2009. Une nouvelle formule d'accueil, payante, que la ministre de la Famille veut développer ».

A Narbonne : « Assistante maternelle ayant suivi plusieurs formations pour la petite enfance, et préparé le concours de professeur des écoles, accueille vos enfants de 1 à 3 ans, avec une amplitude horaire très large. L'accueil est prévu pour maximum 4 enfants, avec une priorité pour les enfants de 2 ans. Si votre enfant n'est pas propre pour l'école, celui-ci peut être accueilli jusqu'à son entrée en moyenne section.

A mi-chemin entre l'école, la nounou et la crèche : les enfants seront acteurs de leur journée, avec un large choix de jeux (coin cuisine, garage, bibliothèque, bac à matière, ainsi que la mise à disposition de puzzle, dessin ...). Chaque jour, des activités leur seront proposées pour l'acquisition de l'autonomie, et des tout premiers apprentissages que l'on peut retrouver en toute petite section de maternelle. Ainsi les enfants curieux, et ayant une soif d'apprendre ne s'ennuieront pas. Plus besoin d'attendre l'entrée à l'école pour les combler ». (sur le site présentant la structure)

« Depuis quelques mois, les élus de la communauté de communes du Pays des géants (CCPG) et ceux d'Hardifort, Oxelaëre, Wemaers-Cappel et Zermezeele réfléchissent à la création de jardins d'enfants pour accueillir les enfants de moins de 3 ans à la rentrée prochaine.

Rappelons que les moins de 3 ans ne sont plus comptabilisés par l'Éducation nationale. À la CCPG, on a finalement décidé, malgré tout, de les accueillir à l'école. Au sein du regroupement pédagogique Hardifort - Oxelaëre - Wemaers-Cappel - Zermezeele, une décision doit être prise cette semaine ». (La voix du Nord) »

« Marignane : accueil les enfants de deux à six ans dans des locaux du centre aéré, projet février 2011 ».

Et encore à lire sur le Petit niçois : Cette école pourra accueillir près de 200 enfants répartis sur six classes au maximum, agrémentée d'une cuisine centrale, d'une salle informatique, d'une médiathèque, d'un mini terrain de sport et d'un jardin d'éveil. « Ici, verra le jour un projet unique en France », a tenu à souligner Gérard Grosgogeat, le maire de la commune dans son discours de présentation.

Un jardin d'éveil unique en France

Véritable classe passerelle entre la crèche et la maternelle, cette structure est destinée à favoriser une meilleure transition pour l'enfant vers l'apprentissage scolaire comme l'a souhaité le ministre de la Famille, Nadine Morano.

 

La mesure est toujours de nature expérimentale, laissée à l’appréciation des communes selon les moyens dont elles disposent (locaux disponibles, personnels qualifiés sur place) Par ailleurs, certaines municipalités comme Paris ont déjà annoncé qu’elles n'étaient "pas candidates "à la mise en place de jardins d’éveil, s’opposant à ce qu’elles considèrent comme "un démantèlement de l'école publique".

Et pourtant voici encore un extrait d'une lettre municipale d’informations  de juin 2011:

« Les jardins d’éveil constituent un mode de garde pour les enfants de 2 à 3ans, moins coûteux que la crèche dont la réglementation impose un adulte pour cinq enfants de moins de un an et un adulte pour sept enfants entre un an et trois ans. Leur objet est d’organiser une transition entre la famille et les modes de garde collectifs. Mais les jardins d’éveil n’ont pas vocation à se substituer à l’école maternelle pas plus qu’à d’autres modes de garde. Il s’agit d’une offre complémentaire ». Journal d’un élu juin 2011. »

 

Tous ces extraits de presse démontrent à la fois, la montée en puissance des besoins des parents, qui ne trouvent pas de place en maternelle pour les jeunes enfants et la nécessité de trouver des solutions.

 

L’enfant de deux ans


On sait lorsqu’on est parent aujourd’hui combien il est difficile de trouver une structure d’accueil déjà avant la naissance de l’enfant…Crèche familiale ? Collective ? La souplesse des horaires ? Les lieux d’accueil par rapport au lieu de travail ? La confiance qu’on va accorder ? ..."Et si l’enfant est malade, je fais quoi ? Et si je ne peux l’inscrire à l’école maternelle qu’après ses trois ans et bien pour les enfants nés en début d’année c’est à 4 ans que l’inscription pourra se faire…"

"Et si je l’inscris avant trois ans je ne peux pas bénéficier des accueils extra scolaires, cantine ou accueil extra scolaire…Et si le second enfant arrive …d’autres complémentarités d’accueil ne se font pas."

 

On a beaucoup joué sur «  l’enfant de deux ans » à l’école maternelle, sachant que c’était plutôt vers 2 ans et demi voire plus, que l’enfant arrive (arrivait) généralement à l’école maternelle.

 

On n’insistera jamais assez sur l’importance de la toute petite enfance dans le développement de l’enfant, la nécessaire continuité des lieux d’accueil, la transition personnalisée pour chaque enfant.

 

Un enfant dont on sait que les premières années sont essentielles pour son développement et ses apprentissages, parce qu’il est petit compte moins dans la hiérarchie des priorités.

 

Ce qu’on entend encore trop souvent :

  • A deux ans, il ne compte pas dans les statistiques de l’éducation nationale.
  •  A la maternelle si l’enseignant est malade, ce n’est pas important de le remplacer. Prime aux plus grands.
  •  Les enseignants ne sont pas correctement formés ? Aucune importance, le corps enseignant est suffisamment féminisé…Il n’y a pas de raison que des femmes n’assurent pas un rôle maternant et sécurisant…quoi de plus que pour ses propres enfants ?
  •  Les locaux ne sont pas adaptés ? ils sont petits ils n’ont pas besoin de beaucoup d’espace
  • Il n’y a pas de dortoir suffisant ? ils peuvent bien dormir chez eux d’ailleurs un mi temps de classe suffit pour les petits
  •  Il faut du temps supplémentaire pour l’accueil des parents ? Le directeur de l’école peut s’en charger. Il suffit d’exercer en section de petits et organiser un temps en fonction des temps de repos des enfants.

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Tout petit il apprend très vite …mais c’est toujours trop tôt pour les langues vivantes ou pour l’accès au numérique. Pas de personnel, pas d’argent pour les petits, les plus grands ne peuvent plus attendre et …ce n’est pas faut non plus…

 

A quand les décisions ?


A quand la mise en place d’une politique familiale et éducative, de réels services pour la petite enfance, une continuité géographique entre crèche et école avec harmonisation éducative entre les différents lieux de garde ?

 

A quand une politique scolaire volontariste avec des personnels formés à l’approche spécifique, un accueil organisé pour l’enfant dans l’année de ses trois ans, une réorganisation totale des temps de l’enfant et des intervenants ?

 

A quand une politique de formation spécifique avec des modules communs à tous les personnels de la petite enfance ?

 

A quand une réelle prise en compte de l’importance des relations entre les lieux de garde, l’école et la famille?

 

A quand une réflexion sur la féminisation des corps enseignants et ses causes ?

 

A quand une prise de conscience que PETIT = GRAND en terme de droit et de priorité.

 

Michelle Laurissergues