Enseignement précoce des langues

 

 

Il est important d’être confronté dès le plus jeune âge à la langue étrangère.

Plus l’apprentissage est précoce, mieux c’est pour l’enfant.

Avant  trois ans, l’enfant peut imiter, apprendre, être très à l’aise avec  la langue et la culture de l’autre. À la maternelle, il apprend la langue en chantant, en jouant, en agissant, cela sans effort par l’intermédiaire des interactions avec les autres adultes ou enfants et par le jeu.

C’est un moment exceptionnel où l’enfant est disponible pour emmagasiner de nombreuses connaissances. Il répète les sons qu’il ne connaît pas dans sa langue. Il répète sans accent. Il le fait par plaisir. (Claude Hagège en 1996, à montré que le jeune enfant est capable d’entendre et de reproduire à l’identique les sons de langues, inconnus dans sa langue maternelle et qu’il n’en sera plus capable à l’âge de dix ans. L’enfant apprend très tôt une langue étrangère et n’aura pas d’accent, en témoigne aujourd’hui les enfants de parents parlant des langues maternelles différentes et leur facilité à manier deux voir trois langues)

 

Peut-on choisir l’option du bilinguisme ? C’est-à-dire que les activités scolaires se fassent à parité dans la langue maternelle et dans la langue étrangère ? La langue étrangère n’est alors pas apprise pour elle-même, mais elle est le vecteur d’enseignement. Elle a ainsi un sens. Elle permet l’accès à certaines connaissances.

Dans les années 1970/1980 l’Inspectrice Delaunay en Aquitaine, avait introduit l’apprentissage de la langue allemande dans des écoles maternelles où j’ai moi-même enseigné. J’ai connu des intervenantes natives qui intervenaient dans les écoles primaires et donc en classes maternelles au rythme de 30mns en petite section, 1heure en moyenne section, 1h 30 en grande section et cela, chaque jour. Et cet apprentissage  à été poursuivi tout au long du cursus primaire.  J’ai également pu observer des assistantes anglaises intervenant de la maternelle au primaire.

Ensuite, le ministère, prenant en compte l’avantage des ces apprentissages a choisi de commencer par installer des dispositifs tout d’abord au bénéfice du CM2.

 

Dommage de n’avoir pas fait le choix de commencer par le commencement…Au moment où l’enfant est en mesure d’apprendre le mieux !    

 

Si l’on veut que l’enfant soit réellement bilingue, il est nécessaire de lui proposer un enseignement dans sa langue et dans la langue étrangère durant toute sa scolarité primaire, depuis l’école maternelle. Cette éducation bilingue ne représente pas de surcharge de travail pour l’enfant car on ne lui propose pas de cours supplémentaires par rapport à l’emploi du temps classique mais seulement des enseignements dans la langue étrangère.

Une seconde langue étrangère peut alors être rapidement introduite dans le cursus, en fin de primaire ou dès la première année du secondaire, ce qui fait que l’élève est trilingue à l’issue de son cursus. En termes d’apprentissages, en termes de relations aux autres dans le cadre d’expositions à des cultures différentes, on sait que cette approche est très bénéfique pour la construction cognitive et sociale des enfants.

 

La prise de conscience a évolué : les professeurs des écoles sont aujourd’hui en mesure d’intervenir dans les classes mais il faut certainement avoir une approche plus ambitieuse et surtout commencer par une véritable réflexion sur les apprentissages de la petite enfance. On a aujourd’hui tendance à oublier tous les acquis de la recherche en ce domaine.

 

Avoir une réflexion sur la petite enfance ce n’est ni refuser de revoir l’approche de la scolarisation dès l’âge de  deux ans, ni continuer à supprimer tout débat en supprimant tout simplement  l’objet du débat. Oui les apprentissages peuvent commencer très tôt, et non, ce n’est pas sans recherche et sans formation très spécifiques sur ces questions là, hors de toute passion, que nous donnerons toutes leurs chances aux enfants !

 

Michelle Laurissergues

Présidente An@é