Culture, ruralité, réseaux

 

Ces trois termes semblent étrangers les uns aux autres, pourtant une analyse attentive des enjeux des politiques culturelles en milieu rural montre leur évidente et nécessaire mise en relation.

 

Si l’aire d’expression optimale de la culture n’est pas la ruralité, pour autant la désertification des campagnes françaises ne s’accompagne pas systématiquement d’un désengagement culturel. Dans certaines situations la revitalisation passe même par une forme de valorisation identitaire (logique territoriale des pays à forte dimension culturelle). La faible densité des ressources culturelles oblige également les acteurs du secteur à développer toutes les formes de mise en réseau possibles.

 

 Partenariat, mise en réseau

 

Partenariale, c’est par exemple, la Convention éducative, dispositif original en Lot-et-Garonne qui permet une mise à disposition des ressources culturelles du département avec une prise en charge financière par le conseil général, le tout au service de parcours pédagogiques construits en collaboration entre l’éducation nationale et les services du patrimoine culturel.

 

Territoriale et géographique, c’est la volonté d’assurer une présence équitable à défaut d’être égale sur le territoire pour les services de l’éducation nationale comme pour les collectivités territoriales.

Ce maillage du territoire doit alors obéir à deux logiques géographiques d’organisation des réseaux.

 

Mise à disposition des ressources du département

 

L’approche euclidienne de l’espace (logique de proximité), « quadriller » le territoire d’un département et rendre accessible aux plus grand nombre les ressources culturelles, ce sera plusieurs points d’accès aux ressources du CDDP et la circulation facilitée de mallettes pédagogiques dans tout le département.

C’est également une mise en réseau des musées par le service culturel du patrimoine du conseil général qui obéit à cette logique de répartition équilibrée de l’offre sur le territoire. Approche topologique de l’espace et développement du numérique. Il s’agit d’une approche complémentaire.

 

Ce qui compte, c’est moins la distance que d’être connecté à Internet ou pas.

D’où le développement des portails numériques à contenu culturel, « musée en ligne », et l’accès aux ressources et bases documentaires via l’Internet.

 

Le défi est de construire la complémentarité de ces réseaux, et de développer les synergies autour des acteurs culturels quel que soit leur statut.

 

Denis DESSAGNE

Professeur agrégé d’Histoire et Géographie

Formateur à l’IUFM d’Aquitaine