Je n'ai connu que le service public d'éducation en un temps ou fonctionnait ce qu'il était convenu d'appeler : l'ascenseur social !

J'ai été formé par un système national, calé dans les certitudes d'un monde relativement stable économiquement et idéologiquement.
Les savoirs étaient « stables ». C'était dans la deuxième partie du siècle dernier.

En cette deuxième décennie de ce nouveau siècle, définir un service public d'éducation s'est d'abord prendre en compte l'écosystème mondial réel dans lequel nous vivons.

- Accélération des transformations dont le numérique en est le véhicule,

- Eclatement des références dont les médias portent une partie des responsabilités,

- Décentrage des lieux de productions d'idées, de valeurs vers l'Est et le Sud. Nous avions connus la conquête de l'Ouest !

- Remise en cause successives de professions, journalistes, politiques, enseignants, médecins... ou plus exactement transformation quelquefois difficile de leurs statuts auprès de leurs entourages, sans pour autant les désavouer,

- Nouvelles données économiques, politiques, écologiques, culturelles, marqueurs de nouveaux équilibres qu'il est nécessaire d'accompagner plus que de bloquer ou de nier.

Un service public d'éducation c'est prendre en compte tant dans les contenus que dans les mécanismes d'enseignement, l'ensemble de ces réalités qui évoluent et permettre que les élèves, collégiens, lycéens, étudiants, futurs citoyens, souvent en formation permanente, puissent trouver leur place comme « acteurs » de nos sociétés.

Je laisse aux « protagonistes » de l'éducation d'aujourd'hui les réponses techniques, financières, politiques, mais j'insiste sur le besoin d'intégrer la donne « extérieure » au service public pour qu'il se forge les moyens de recréer l'ascenseur social, un des meilleurs signes de la pertinence du service public!

Marcel Desvergne
Président Aquitaine Europe Communication
Agence des initiatives numériques
Vice-président An@é
marcel.desvergne@aecom.org