UNE NOUVELLE EVALUATION DES ENSEIGNANTS

Une nouvelle politique d'évaluation des enseignants est évoquée par le Ministère de l'Education Nationale.

 

L'administration proposera deux "entretiens de carrière"aux professeurs ayant 2 ans et 20 ans d'ancienneté dans la fonction.

Le premier sera l'occasion de "vérifier la maîtrise dans l'exercice du métier"; le second portera sur " une éventuelle mobilité fonctionnelle". Ils seront réalisés, dans le  primaire, par l'inspecteur de circonscription ou, à défaut, par le conseiller pédagogique.

Dans le secondaire,les chefs d'établissement devraient être chargés de cette mission supplémentaire.

 

Il est vrai que l'évaluation des enseignants reste problématique.

 

L'inspection demeure souvent "traumatisante" malgré les efforts des corps d'inspection qui s'efforcent de la rendre plus "humaine". Il n'empêche que cette pratique est devenue, au fil du temps, totalement vidée de sa substance. En effet, c'est désormais à un contrôle de l'application des mesures édictées par le Ministère, à un contrôle des résultats apparents des élèves auxquels se livrent aujourd'hui les IEN.

Le pilotage par les résultats, concept issu du monde économique, s'impose au monde de l'éducation.

Où est passée la pédagogie?

Quelle place est laissée au projet d'école? Ne va-t-on pas  aller vers un autoritarisme excessif de certains cadres, en érigeant de telles mesures?

Ne risque-t-on pas de développer l'esprit de compétition, l'individualisme?

 

L'évaluation des enseignants méritait d'être réformée.

 

N'aurait-il pas fallu alors travailler cette question collectivement en associant les experts, les  corps d'inspection, les professeurs, les chefs d'établissement? Il fallait inscrire cette mutation dans la durée.

 

Mais, une fois encore, c'est dans la précipitation, dans le "bricolage" que se prennent les décisions importantes alors que notre pays a besoin d'un grand projet éducatif clair, innovant, qui s'inscrive dans un vaste projet de société mobilisateur. 

 

Patrick Figeac

Accès au site "Agir"