L'EDUCATION A L'HEURE DU NUAGE NUMERIQUE

Les leviers de la culture numérique


Avoir une vision réaliste et lucide

L'acceptation des différences entre les usages sociaux et les usages scolaires : on ne peut indéfiniment courir après des usages éphémères dont on ne connait pas les apports en termes d'apprentissages.

 

Une attitude de veille

 Les usages et l'innovation offrent de magnifiques interfaces intuitives mais cela ne doit pas occulter la dépendance aux outils et aux systèmes.

 

La mutualisation

Beaucoup en parlent, peu produisent, beaucoup observent. Là encore, il faudra faire évoluer les craintes et les blocages dans le monde enseignant actuel. Les jeunes générations auront certainement d'autres habitudes.

 

L'anticipation

 « Comprendre le monde dans lequel nous vivons et être un corps d'éducation politique et stratégique », c'est-à-dire s'organiser pour formuler collectivement des propositions en connaissance de cause des réalités du monde d'aujourd'hui et de l'anticipation du monde de demain » (Intervention de Marcel Desvergne à l'Orme)

 

La cohérence

 Un environnement technique et pédagogique cohérent est nécessaire en effet pour partager et développer de nouveaux médias numériques et des ressources, de façon à ce que les utilisateurs puissent plus facilement créer, gérer, accéder et partager du contenu.

 

Redonner du sens 

Donner du sens : C'est au regard des évolutions qu'une nouvelle manière d'envisager les enseignements peut être imaginée pour redonner du sens. A nous de donner du sens aux usages que nous voulons faire avec les outils.

 

Redonner de la mémoire

Mémoire collective : Il y a actuellement des laboratoires qui travaillent à la préservation du patrimoine numérique car nous vivons dans une société qui produit chaque jour un afflux incalculable de données qui peuvent disparaitre à jamais.

Mémoire individuelle : La généralisation du numérique conduit unsystème d'éducation fondé sur la mémorisation à un système de construction de démarches intellectuelles lié des stratégies de navigation dans l'information.

Peut-être devrons-nous travailler en éducation aux données et aux procédures essentielles à mémoriser dans ce monde de flux.

 

Créer, former, accompagner

Créer, organiser et accompagner les ressources (centres de documentation, avec des professionnels, nouveaux métiers, nouveaux services, éditeurs innovants proches des usages)

 

Faire évoluer les modèles de formation

Imaginer des stages en milieux professionnels, inclure la culture médiatique, prévoir des formations tout au long des carrières professionnelles

Mettre en place des passerelles entre les différents acteurs (rencontres, échanges, formations communes).

 

Imaginer des tuteurs intelligents

(Référence : conférence Retz, André Tricot, chercheur, professeur IUFM Toulouse)

Les jeux vidéo pédagogiques ou « jeux sérieux » peuvent accroitre la dimension d'intérêt et de motivation mais n'apportent pas grand-chose aujourd'hui en termes d'apprentissages scolaires.  Les exerciseurs, même s'ils permettent une autonomisation dans la réalisation requièrent toujours l'intervention des enseignants lorsqu'il y a erreur.

Il s'agirait aujourd'hui de développer des systèmes qui permettent des interactions entre les interprétations des erreurs des élèves et des étayages personnalisés.

Les différences ne cesseront de s'accroitre si nous ne travaillons pas sur la différenciation pédagogique.

 

En conclusion, je dirai, ensemble, osons l'innovation !

Il faudra certainement assurer la cohérence des initiatives, qui restent émiettées et s'appuyer sur une politique ambitieuse qui prend en compte tous les aspects de la question.

 

Osons l'innovation ! C'est une source d'enrichissement des pratiques et une démarche créative qui ne peut que profiter aux élèves et à la société.

 

L'appropriation d'idées nouvelles est un processus dont on ne devient acteur qu'en se donnant des outils professionnels de formalisation et de communication.

Entre la recherche et l'expérience, entre la tradition et l'exploration, développer des réseaux, donc la coopération, c'est faire évoluer les cultures professionnelles.

 

Bien sûr, en classe, nous devrons inévitablement partager nos doutes avec les élèves et faire évoluer nos postures. Il faudra travailler en projets, imaginer des formes de formation et des modes de fonctionnement différents.

 

Alors, sans angélisme, nous entrerons dans le nuage numérique, la tête munie de capteurs intelligents.

Entre moteurs de recherche et écrans tactiles, au doigt et à l'œil, nous nous connecterons par nos réseaux sociaux pour garder la main sur le réel.

 

Michelle Laurissergues, présidente An@é