RAPPORT MORAL – AG du 20 mai 2017 – AGEN

 

 Nous avons, en 1996, il y a vingt ans, au cœur de l’Université d’Eté de la Communication de Hourtin, en Gironde,  défini le concept d’acteur de l’éducation dans un contexte de mondialisation des réseaux, avec des objectifs que nous avons liés au développement de la culture numérique, de la culture scientifique et de la culture européenne.

Les évolutions numériques de notre société toute entière nous apparaissaient comme une révolution et c’est ainsi que nous avons créé l’An@é pour anticiper l’école.

 

Anticiper l’école

 

L’anticiper avec l’espoir que ces nouveaux outils de communication permettent, en changeant le rapport au savoir, de modifier  une pédagogie qui n’apportait plus les réponses pour chaque enfant de ce pays.

 

L’anticiper avec l’espoir que l’école s’ouvre au monde et ne soit plus ce sanctuaire replié parfois sur des savoirs qui apparaissaient à un bon nombre d’élèves, des savoirs morts, utiles pour passer à l’étape supérieure dans le cadre scolaire et peu utiles à la vie qu’ils souhaitaient.

 

L’anticiper avec l’espoir de développer tous les modes de communication, une conscience de l’autre par la possibilité des échanges, et la construction d’une nouvelle citoyenneté. L’anticiper tous ensemble, tous acteurs de l’éducation dans tous les domaines de la société,  politique, économique, scientifique, culturel et en associant étroitement les familles.

 

Nous avons posé toutes les questions

 

Celle des ressources, celles de la posture enseignante, celles de la place de l’école entre distances et proximités, celle des outils qui offrent les connaissances au bout des doigts et à l’œil, qui transforment les rapports aux temps et aux espaces, celles des formations, celles des Boussoles d’un numérique éducatif et enfin, nous avons présenté avec bonheur des «  mutants »,  des enseignants qui intègrent toutes ces dimensions.

 

A l'ère de la mobilité, notre dernier événement réalisé en 2017 mais issu des projets 2016, « le Carn@val numérique : même pas peur !» a utilisé les codes traditionnels du carnaval : peurs, créations, projets co-construits, échanges, fête, pratiques disruptives.

Il a intégré une approche culturelle nouvelle : Partage en temps réel avec les réseaux, créations virtuelles, productions éphémères, dynamique prospectiviste, ateliers de création dans l’immédiateté de l’événement, « narrations » avec des chars d’actualités – Le grand surf numérique – Les Mutants – Les utopimobiles- et des pratiques nouvelles, des confettis numériques disponibles.

 

Ce premier Carn@val numérique, sur le thème de l'irruption,  première saison d'un cycle de 3 ans, a été réflexif et festif.  Nous devons engager la suite avec plus de monde présent même si les réseaux en ont fait un énorme écho et le souci de prolonger cet événement au-delà de la manifestation.

 

Avec des questionnements sur les robots et l’intelligence artificielle, l’émergence de nouvelles formes de citoyenneté, des modes d’apprentissages  construits avec la mobilité, les perspectives éducatives d’une société connectée, il nous a offert des intervenants qui innovent et des publics créatifs grâce aux partenaires qui ont offert une grande variété d’ateliers.

 

Quelle est notre richesse ?

 

Une permanence de réflexions, d’analyses et donc un accompagnement permettant de sensibiliser les partenaires de l’école, de donner des ressources, de  repérer et de faire émerger des pratiques innovantes.

 

Devant les doutes,  doute sur les valeurs, doute sur le fonctionnement de la démocratie, doute sur la pérennité des modèles économiques, doute sur l’efficacité du système éducatif nous avons sans cesse proposé des stratégies pour avancer.

 

Nous avons fédéré tous les acteurs autour de nos propositions, par des rencontres permanentes, des participations à des événements, par des colloques annuels et nous avons même fédéré ces acteurs sur un nouveau projet qui nous l’espérons,  saura scénariser les espaces éducatifs du nouveau monde qui vient.

 

L'association dite : « Éduc en Scène » a donc été  fondée après de nombreuses et fructueuses rencontres, en novembre 2016 et elle a pour but :

  • L’analyse, l’appropriation et la diffusion des cultures numériques,
  • L’accueil et l’accompagnement de publics variés pour découvrir, pour échanger, pour expérimenter, et créer dans les champs scientifique, culturel et éducatif d’une société connectée,
  • La co-construction de projets éducatifs numériques avec des partenaires des secteurs économiques, politiques, sociétaux et culturels,
  • La mise en scène d’événements : débats, forums, formations, fêtes, concours, ateliers, spectacles, expositions et autres,
  • La prospective à différentes échelles, locale, nationale, internationale, des pratiques et tendances innovantes émergentes.

Avec Educavox, nous avions également convaincu des partenaires de nous aider à monter le pari de médiatisation des innovations du monde numérique avec le prisme éducatif. Ils sont pour la plupart, restés fidèles et d’autres partenaires nous rejoignent.

 

Educavox média des acteurs de l’école, assure ainsi depuis 2011 dans un esprit contributif,  un contenu élaboré dans une stratégie de veille et de propositions éditoriales. Il propose des débats d’actualité, des descriptifs d’actions innovantes, des analyses,  des ressources et des outils pédagogiques utiles pour la formation. Le site est collaboratif, gratuit, fonctionne sans publicité et est mis à jour quotidiennement.

 

L’An@é, maitre d’œuvre de la ligne éditoriale et responsable des publications, les organise, y rédige les comptes-rendus de ses rencontres et réflexions, contribue à la veille documentaire, à la diffusion d’articles des contributeurs et ainsi contribue à la valorisation d’actions sur les territoires, crée des liens avec de nombreux milieux liés au numérique éducatif et ouvre des échanges avec ses interlocuteurs francophones.

 

Modification de l’architecture du site

En 2016, nous avons, comme décidé, structuré la masse d’information contenue dans le site, un travail amorcé lors de notre séminaire et poursuivi dans un dialogue étroit avec la créatrice du site qui structure et modifie l’architecture du site.

 

Nous avons aujourd’hui, comme il y a vingt ans, le souci d’éclairer le quotidien des lecteurs, enseignants ou non,  par la mise en ligne, sur Educavox des éléments forts de l’actualité, de la recherche et de la prospective, par des témoignages et pratiques de classe.

 

Nous suivons les événements dans tous les secteurs : culture, médias les derniers en date médias canadiens francophones, institutions, collectivités,  associations, secteur périscolaire, entreprises, secteur des technologies, secteur des ressources,  et nous avons noué de multiples partenariats.

 

Publier tous les jours nécessite un réseau actif, un travail de veille et de relations.

C’est aussi une charge de plus en plus complexe. Les contributeurs des années 2011 et 2012 ont cessé d’écrire, les membres actifs de l’An@é avec quelques complices toujours très actifs, s’impliquent davantage.

 

La ligne éditoriale est digne d’un média professionnel, les lecteurs sont exigeants et cependant, tout le travail est bénévole. Mais nous l’avons structuré et la nouvelle architecture donne plus de lisibilité aux contenus. Le nombre de lecteurs qui a augmenté en 2016 malgré un nombre d’articles publiés inférieur à celui de 2015, semble déjà montrer un accroissement supplémentaire en ce début 2017. Une évaluation sera fournie lors du séminaire de juillet.

Nous pouvons déjà constater une forte progression des lectures des ressources dues je pense, à leur mode nouveau d’accessibilité, et à des pointes de lecture liées à l’actualité immédiate. (Robotique, intelligence artificielle, politique, événements). De même, les articles des enseignants qui partagent leurs démarches pédagogiques,  leurs projets, sont toujours plébiscités.

 

Nous avons encore à proposer une impérieuse nécessité de penser autrement pour faire ensemble.

A le proposer dans nos manifestations et dans nos écrits, à le proposer aussi à l’intérieur de l’association.

C’est donc avec un grand plaisir aujourd’hui que je peux annoncer que je suis en mesure de quitter les fonctions de présidente, que l’équipe va se structurer différemment et que nous allons poursuivre toujours plus grand, toujours plus fort comme disait un de nos partenaires très actif en fin de chaque événement pour amorcer le suivant…avec courage.

 

Un contexte international tendu

Chaque jour,  certains crient au développement technologique qui entraîne un changement intégral de nos comportements qui permet au techno-libéralisme de s’infiltrer dans tous les instants de notre  existence, d’installer insécurité,  échanges marchands et un monde déshumanisé.

 

Chaque jour d’autres plaident et œuvrent ensemble pour un humain à l’esprit éclairé qui reste actif, imaginatif dans une société connectée que chacun doit pouvoir maitriser. Pas simple !

Etre enseignant demande des compétences de plus en plus fortes, et le travail en réseaux, l’accès aux ressources et aux accompagnements peuvent faciliter la tâche.

 

Nous sommes de ceux-là.  

Et chacun sait que le débat n’est pas (plus)sur le numérique. Il est dans nos choix de société, une société qui se met en place malgré tous les discours discordants, une société où le citoyen revendique sa place et son rôle.

 

Un autre monde est en marche…Lequel ? Nous sommes les @cteurs de l’éducation, une force citoyenne participative. 

 

A nous tous de proposer, à nous tous d’agir.

Michelle Laurissergues