L'ACTUALITE DE LA SEMAINE

L'actu du 04 au 10 septembre 2011

Le système scolaire

Dans une tribune de Pierre Merle pour le monde.fr, dans un interview de François Dubet pour sud-Ouest, les deux sociologues s'expriment sur l'été de l'école.

 

Marie-Sandrine Sgherri, chroniqueuse au Point évoque la situation de cette commune qui embauche un enseignant sur des fonds publics pour une école qui devient de fait privée et Julie Rasplus, pour le nouvel observateur+, a réalisé un reportage sur un enseignant débutant.

Le numérique

Le numérique tient toujours une grande place dans l'actualité, avec les classes qui tweetent, une expérimentation de manuels numériques, un conseil national du numérique dans une attitude étrange et Michel Serres qui nous annonce qu'un nouvel humain est né!

 

 

Bilan scolaire globalement négatif

Le bilan de la politique éducative peut déjà être réalisé dans trois domaines essentiels : l'assouplissement de la carte scolaire, la formation des maîtres, la lutte contre l'échec scolaire.

Sur la feuille de route de Xavier Darcos (ministre de l'éducation de 2007 à 2009) figurait une première grande réforme : l'assouplissement de la carte scolaire. Celle-ci poursuivait plusieurs objectifs : "donner une nouvelle liberté aux familles" ; "favoriser l'égalité des chances" ; "améliorer sensiblement la diversité sociale dans les collèges et lycées". Le ministère publie régulièrement des "chiffres clés" censés montrer la réussite de la réforme : nombre total de demandes de dérogation, proportion de demandes de boursiers satisfaites... Ces "chiffres clés" sont abondants mais lacunaires, faute d'une information simple et indispensable : quel est le nombre de boursiers bénéficiaires d'une dérogation par rapport aux non-boursiers ?

Des bilans de la réforme d'assouplissement de la carte scolaire se sont progressivement accumulés.

Tribune de Pierre Merle, sociologue (Le grand débat) Le monde.fr


« Enseigner est un métier »

Inégalité scolaire croissante, enseignants moins formés : le sociologue bordelais François Dubet décrit une école française dépassée

Et si, au fil des ans et de la transformation de la société, l'école était devenue un système à fabriquer de l'exclusion ? Professeur à l'université de Bordeaux 2 et directeur à l'École des hautes études en sciences sociales, le sociologue François Dubet (1) dénonce l'absence de réflexion globale sur le système scolaire et plaide pour la mise en place d'une vraie formation des enseignants.

Les suppressions de postes?

C'est incontestablement un problème, mais focaliser le débat sur le nombre de postes d'enseignants supprimés est un piège. C'est faire croire que tous les problèmes de l'école viennent de là et qu'il suffirait d'en recréer pour que l'école marche bien. Nous devrions plutôt réfléchir à la question suivante : « Remettre des moyens dans l'école, oui, mais pour quoi faire ? » Si c'est pour continuer dans la même voie que ces trente dernières années, cela sera vain.

Lire l'interview de Stéphane C. Jonathan sur Sud ouest.fr

 

Les deux écoles de Puy Saint-Vincent

Une commune des Alpes a ouvert une classe maternelle privée hors contrat dans les bâtiments de l'école publique. Craintes et conséquences

C'est la star de la rentrée des classes : Marcel Chaud, maire sans étiquette de Puy Saint-Vincent, une petite commune de 300 habitants des Hautes-Alpes. Son coup d'éclat ? Refuser la fermeture de sa classe maternelle, ce qui obligerait les enfants à descendre à Vallouise, plusieurs centaines de mètres plus bas, dans le cadre d'un regroupement pédagogique régional. Impensable pour de nombreux parents, qui refusent de confier leurs enfants à un bus l'hiver sur des routes enneigées du massif des Écrins.

En juin dernier, le conseil municipal a donc dégagé un budget de 30 000 euros pour recruter une enseignante, fonctionnaire de l'Éducation nationale. Celle-ci s'est mise en disponibilité : désormais rémunérée par une association, elle a en charge une classe de maternelle privée hors contrat qui accueille dix enfants. Une classe qui jouxte, au sein du bâtiment de l'école communale, l'unique classe élémentaire du village. Par Marie-Sandrine Sgherri, chroniqueuse au point.

 

Comment les jeunes professeurs appréhendent-ils cette première rentrée ?

Pour Marie C., tout s'est accéléré depuis jeudi mais de nombreux détails restent sources d'inquiétudes.

"Après une licence en biologie, j'ai du valider un master, en raison de la réforme du concours pour le primaire et le secondaire. J'ai commencé une année de master dans une toute autre matière que le master d'enseignement. Je me suis inscrite dans ce dernier master en M2, et ai suivi en parallèle le nouveau concours, que j'ai finalement obtenu en juin 2011. 

Lundi 5 septembre, je débarque dans ma nouvelle école pour faire classe aux élèves. Depuis jeudi 1er septembre, j'ai préparé cette rentrée. Mes plus grosses craintes."

Lire le reportage de  Julie Rasplus, nouvel observateur +


"Maîtresse, quand est-ce qu'on tweete ?"

Un site qui recense les "twittclasses" francophones (Twittclasses.posterous.com) en comptait 25 en février, et 81 au 1er septembre, dont une cinquantaine en France.

Assis devant le petit bureau de la chambre de ses parents, Lucas réfléchit à la phrase qu'il veut écrire. Comme pour y puiser l'inspiration, le petit blondinet de 7 ans plante ses yeux bleus sur sa mère, restée à côté. Mais Virginie Verleye, Dunkerquoise de 33 ans, ne faiblit pas : son aîné a voulu reproduire l'exercice réalisé toute l'année en classe de CP, il doit aller jusqu'au bout. Après un moment, Lucas s'approche de la table et balade son index sur le clavier familial. En quelques minutes, la phrase se forme. Petite correction de la maman, et la trentaine d'abonnés au compte privé de Lucas découvrent que ses cousines, "Eva et Léa viène a la maison ce soir". Via Twitter. Comme à l'école. Lire sur le monde.fr


Le manuel numérique en histoire-géo pour étudier le nomadisme

La Région a lancé une expérimentation de manuels numériques en histoire-géographie.

Déjà abrité et largement usité par familles et enseignants de l'établissement au lycée Blaise-Pascal d'Ambert, l'espace numérique de travail (ENT) sera conforté et consolidé par l'arrivée des manuels numériques, cette rentrée. Comme dans onze autres établissements auvergnats.

« La Région a lancé une expérimentation de manuels numériques en histoire-géographie. C'est grâce à un appel à projets que nous avons postulé et que nous avons été sélectionnés pour bénéficier de ce bel équipement », explique Andrée Pérez. 12 lycées auvergnats ont reçu les financements pour acquérir les tablettes numériques qu'utilisera, cette année, la quarantaine d'élèves de 1e de l'établissement. L'achat de cet équipement représente 41.700 euros, financés par le conseil Régional. Lire l'article de Marie-Edwige Hebrard La Montagne.fr


Petite Poucette, la génération mutante

Philosophe et historien des sciences, Michel Serres réclame l’indulgence pour les jeunes, obligés de tout réinventer dans une société bouleversée par les nouvelles technologies.

Michel Serres, diplômé de l’Ecole navale et de Normale Sup, a visité le monde avant de l’expliquer à des générations d’étudiants. Historien des sciences et agrégé de philosophie, ancien compagnon de Michel Foucault, avec qui il a créé le Centre universitaire expérimental de Vincennes en 1968, il a suivi René Girard aux Etats-Unis, où il enseigne toujours, à plus de 80 ans. Ce prof baroudeur, académicien pas tout à fait comme les autres, scrute les transformations du monde et des hommes de son œil bleu et bienveillant. Son sujet de prédilection : la jeune génération, qui grandit dans un monde bouleversé, en proie à des changements comparables à ceux de la fin de l’Antiquité. La planète change, ils changent aussi, ont tout à réinventer. «Soyons indulgents avec eux, ce sont des mutants», implore Michel Serres, par ailleurs sévère sur sa génération et la suivante, qui laisseront les sociétés occidentales en friche.  Vous annoncez qu'un nouvel humain est né. Qui est-il? Entretien avec Pascale Nivelle. Libération.fr


Un rétropédalage du Conseil National du Numérique ?

Le Conseil National du Numérique précise qu'il ne veut pas "noter" les programmes des candidats aux présidentielles dont il souhaite faire une "évaluation", mais les "pousser à expliciter leurs p

Numérama.com : "Ce matin, nous réagissions vivement à l'annonce du Conseil National du Numérique de son intention de lancer une "évaluation des programmes des candidats aux présidentielles". En effet, il nous semble particulièrement incongru qu'une instance nationale dont les membres sont désignés par le Président de la République puisse être amenée à donner son point de vue sur la qualité des programmes des candidats à la prochaine présidence de la République. Laquelle devra décider de renouveler ou non le mandat des actuels membres du Conseil, en 2013.

Le Conseil National du Numérique, qui n'a toujours pas les crédits lui permettant de communiquer plus formellement, a réagi sur Twitter. Il "n'a évidemment pas pour vocation de noter les programmes des partis politique mais de les pousser à expliciter leurs propos numériques", a indiqué l'organe consultatif dont les membres se composent exclusivement d'entrepreneurs et hauts responsables d'entreprises.

Voilà qui ressemble à un rétropédalage en règle, ou à un couac de communication. Si le CNNUm veut uniquement pousser les candidats à préciser leur agenda numérique (mais est-ce son rôle ?), pourquoi avoir parlé d'une "évaluation" ? Lire l'article